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Cambodge, 15 jours d'aventures et de découvertes

Phnom Penh

L’arrivée à Phnom Penh est une plongée immédiate dans une ville vibrante, où l’histoire et le présent se croisent à chaque coin de rue. Dès les premières heures, nous pénétrons dans l’enceinte du Palais Royal, un véritable bijou d’architecture où le faste des dorures contraste avec la sérénité des jardins. À deux pas, la Pagode d’Argent nous subjugue : ses carreaux d’argent scintillent doucement sous la lumière tandis que le Bouddha de cristal trône majestueusement, une incarnation de paix et de raffinement.

L’après-midi nous transporte dans un voyage à travers le temps. Le Musée National, avec ses statues et vestiges angkoriens, offre un aperçu fascinant de l’ancienne civilisation khmère. Mais c’est au Musée Tuol Sleng (Prison S21) que nous ressentons un choc émotionnel profond. Les murs murmurent encore les récits d’atrocités, nous plongeant dans une réflexion silencieuse et pesante.

Pour alléger nos esprits, nous finissons la journée au Marché Russe, un dédale d’échoppes colorées et animées où nous flânons parmi des étals débordant de soies, de bijoux et de souvenirs.

De Phnom Penh à Siem Reap

Le lendemain, le voyage vers Siem Reap débute par une attente imprévue à la gare routière, le premier bus affichant complet. Qu’à cela ne tienne, nous partageons ce moment avec les locaux, goûtant à une street food savoureuse et typiquement cambodgienne. Une fois à bord du bus, le paysage se déploie sous nos yeux : des rizières infinies, des maisons sur pilotis, et cette campagne cambodgienne si authentique.

À notre arrivée, un tuk-tuk nous conduit jusqu’à la paisible guesthouse Bloom Garden, où le calme semble être maître des lieux. La soirée, elle, est marquée par une excursion au temple Phnom Batueng. Bien que le coucher de soleil y soit magnifique, l’afflux de touristes armés de téléobjectifs gigantesques et les éléphants surmenés ôtent une part de magie à l’instant. Le dîner à la guesthouse conclut cette journée, et nous nous couchons tôt, impatients de découvrir Angkor au lever du jour.

Les temples d’Angkor – 1ère partie

À 4 heures du matin, dans le noir encore profond, notre tuk-tuk nous attend pour nous conduire à Angkor Vat. L’aube se lève lentement, et les premiers rayons embrasent les tours du temple, se reflétant dans les bassins avec une poésie inoubliable. Nous sommes parmi les premiers à entrer, et pour un court moment, le lieu nous appartient.

Déjouant les itinéraires classiques, nous décidons de suivre le circuit à contre-sens. Cette audace nous permet de savourer la solitude face aux merveilles de Ta Prohm, ce temple où la jungle et la pierre semblent s’enlacer dans un combat éternel. Après une matinée de découvertes, nous retournons à la guesthouse pour une pause bienvenue. Roan, notre chauffeur de tuk-tuk, peste gentiment contre la consommation d’essence, ajoutant une touche d’humour à la journée. L’après-midi, le Bayon, avec ses 216 visages énigmatiques, nous accueille dans un silence solennel. Chaque sourire gravé dans la pierre semble receler un secret ancien.

Les temples d’Angkor – 2ème partie

Le quatrième jour s’ouvre sur le Temple Pré Sup, puis nous prenons la route pour le Banteay Srei, délicat et sculpté dans une pierre rose éclatante. Chaque détail de ce temple raconte une histoire d’une finesse extraordinaire.

Mais la frénésie des temples nous rattrape, et malgré la beauté des lieux, une certaine lassitude s’installe. Nous choisissons de clore la journée avec le Preah Khan, laissé à l’abandon et encore enlacé par la jungle. Sa beauté brute et son authenticité nous redonnent le souffle qu’une journée intense avait presque éteint.

De retour à la guesthouse, nous réservons nos places pour le trajet en bateau jusqu’à Battambang, une aventure qui promet des paysages inédits.

De Siem Reap à Battambang en bateau

Avant l’aube, nous sommes déjà en chemin vers l’embarcadère. Au ralenti, le bateau fend les eaux d’une réserve naturelle, où des oiseaux majestueux planent au-dessus des roseaux. Des villages flottants apparaissent, comme suspendus entre ciel et eau. Je passe la journée perché sur le toit du bateau et profite d’une vue panoramique imprenable, un coup de soleil sur mes pieds viendra me rappeler que même l’émerveillement ne protège pas des imprudences, on ne rigole pas avec la protection solaire à ces latitudes.

À mesure que nous progressons, le cours d’eau se rétrécit, nous rapprochant des rives où les scènes de vie quotidienne des pêcheurs semblent sorties d’un tableau. Battambang nous accueille enfin, et après avoir esquivé les chauffeurs trop insistants, nous trouvons un tuk-tuk pour rejoindre un hôtel simple et calme sur les conseils de notre chauffeur après que notre premier choix se soit révélé peu accueillant.

Battambang et ses environs

Le matin s’écoule doucement avant que nous partions avec "Mister Happy", notre chauffeur de la veille au sourire contagieux. Une maison coloniale, le marché central et sa fameuse horloge sans aiguilles, et une dégustation de “bamboo sticky rice” préparé avec soin par une vieille dame soit un mélange de riz, de baies noires et de lait de coco, le tout cuit à l’étouffée dans un bâton de bambou, pour un résultat délicieux, j’en achète quelque-uns pour nos goûters à venir : chaque instant semble fait pour graver une empreinte douce et simple dans nos mémoires.

L’après-midi se compose d’une visite du marché au poisson ou l’on prépare la pêche de la rivière parcourue la veille et où l'on confectionne un Nuoc Mam local, l’odeur est intense… La pluie s’invite et nous empêche de voir la fabrique de papier de riz, fermée lorsqu’il pleut. Passage au sud de la ville pour une dégustation de vin local, très sucré et n’ayant pas grand chose à voir avec nos vins européens.

Nous parcourons ensuite des pistes rendues très boueuses par la pluie pour rejoindre le Bamboo Train, plateforme de bambou montée sur des essieux pour une balade de 14 km à travers les herbes hautes.

Trajet de nuit de Battambang à Koh Kong

23h30, Arrivée du bus et découverte d’une épave au vitres fissurées dans laquelle s’entassent des locaux avec leurs poules. S’en suivent d’interminables discussions pour savoir a qui est la place de qui, un vrai sketch.

Une escale à Phnom Penh au lever du soleil nous offre une parenthèse paisible avant de poursuivre notre route en somnolant jusqu’à Koh Kong au son du Karaoké embarqué, une fois arrivés nous passons l’après-midi au bord de la piscine de l'hôtel et partageons un un dîner tranquille dans un restaurant juste à côté.

Après avoir discuté avec le gérant, ancien policier français originaire des Pyrénées-Atlantiques aux allures douteuses (Barbouze ?), nous réservons un tour en bateau jusqu'à l'île de Koh Kong pour le lendemain, départ 8h30

Île de Koh Kong

Le bateau qui nous conduit à l’île tangue dangereusement, mais la destination vaut bien quelques frayeurs. L’île dévoile ses charmes sauvages, et un barbecue préparé par l’équipage nous offre un moment de partage sous un soleil éclatant. Le retour, en passant par la mangrove, ajoute une touche de magie à cette journée.

4 jours sur l’Île de Koh Thmei

Ces jours au Koh Thmei Resort sont une pause suspendue dans le temps. L’île est déserte avec 8 bungalows et un bar-restaurant tenu par des Allemands, Au cœur du Ream Nationalpark, réserve naturelle et espace protégé, on nous assure qu’aucune autre construction ne viendra jamais dénaturer le lieu. Entre baignades dans des eaux cristallines, lectures à l’ombre des palmiers et repas savoureux, nous nous laissons bercer par le rythme lent de l’île.

Kampot et Kep

Nous quittons notre île paradisiaque et faisons route au sud pour Kampot. Notre hébergement est insolite, une hutte haut-perchée sur pilotis, la région est malheureusement infestée de moustiques.

Après un petit tour à vélo dans le village, nous louons une moto semi-automatique pour arpenter la région et partons pour une virée rafraîchissante dans le parc national de Preah Monivong ou parc national de Bokor, à 1000m d’altitude, ou nous trouvons fraîcheur, brume et les vestiges d’une autre époque, Il y a là les ruines d’une ancienne climatique et lieu de villégiature coloniale française du temps de l’Indochine ou les colons venaient pour profiter de la fraîcheur. La descente du retour s’effectue en roue libre au milieu des camions de chantier pour éviter la panne sèche, dernier souvenir marquant avant la fin du séjour. (Ce qui était un vieil hôtel en ruine lors de ce voyage en 2012 est aujourd’hui un palace rutilant avec casino…)

 l'étape suivante est clairement une arnaque, la grotte de l’éléphant n’a aucun intérêt et des jeunes trafiquent la moto en notre absence pour nous demander ensuite un salaire contre réparation.. Je pousse une gueulante et la moto sera remise en état sur le champ sans contrepartie. La journée se finit par une magnifique escapade en bateau sur une rivière pour le coucher de soleil.

Le lendemain, nous partons à la découverte des célèbres plantations de poivriers d’ou naitra une durable passion pour le poivre blanc de Kampot. Après avoir traversé des marais salants en roulant au hasard, nous ne pouvions pas terminer notre séjour sans un passage par le marché aux crabes de Kep, l’odeur salée de la mer se mêle aux arômes des grillades, il n’en faut pas plus pour en commander un à déguster en terrasse, le serveur part sous nos yeux le récupérer dans un casier directement dans la mer, fraîcheur garantie. 

Retour à Phnom Penh

Retour à Phnom Penh en taxi, nous bouclons ce périple avec un dernier regard sur le Cambodge, ses trésors et ses contrastes, emportant avec nous des souvenirs indélébiles.